Parcours 2011

Parcours 2011
Art(s) en Isle 2

2011, parcours artistique sur la commune de l'Isle d'abeau en présence d'Agnès Varda,

 3 artistes sur les lieux : BEnn, Catherine GRANGIER-DURANDART et Sarah MULOT

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Avec chacun et pour tous !
Les parcours d’art contemporain en Nord-Isère sont nés en 2006 de la volonté partagée des membres de l’association aRt c’ et d’élus du territoire de rapprocher les artistes et les œuvres des populations.
Un premier succès prometteur avec « lieux dits » puis une édition fondatrice « art(s) en Isle 2008″ sur la commune de L’Isle d’Abeau, ont inscrit dans nos paysages cette joyeuse alchimie entre artistes et habitants.
« Art(s) en Isle 2011, Agnès Varda à L’Isle d’Abeau » poursuit ce travail de fond.

De quoi s’agit-il ?

Trois plasticiens d’aujourd’hui, choisis par un jury indépendant, composé de professionnels de la culture, de représentants du milieu éducatif et de présidents d’associations, investissent notre territoire pour y séjourner afin de conduire :
- D’une part, des actions de médiation avec les élèves des écoles, leurs professeurs, les associations ou des volontaires,
- Et d’autre part, la réalisation d’œuvres de toute nature, sculpture, peinture, photographies, vidéos… en relation avec le contexte social, paysager, architectural, historique et humain.

les artistes :

BEnn


« Dès mon entrée dans les cabanes d’Agnès Varda, j’eus l’impression que des gens avaient vécu là ; je les imaginais en transparence, sur fond de pellicules, forcément sur les plages.
Comment étaient-ils arrivés là ? Qu’étaient-ils devenus ? Ces cabanes semblaient avoir perdu leurs habitants, comme des naufragés restés un temps à l’abri de leur logis de lumière puis partis pour d’autres rêveries.
A l’instar de la glaneuse, j’aimerais compléter comme un cadavre exquis la vision de ces cabanes en leur imaginant une vie antérieure. J’aimerais créer un bateau, un radeau fait de bric et de broc, d’objets en fin de vie. Sur la voile -écran-, seraient  projetés des témoignages de lilots glanés au cours d’entretiens en tête à tête et évoquant le pourquoi et le comment de leur arrivée et de leur vie à L’Isle d’Abeau.
Pour que ce climat « fin de voyage » soit palpable, le bateau serait disposé sur une plage recréée pour l’occasion. »




Catherine GRANGIER-DURAND
« à corps perdu… »



Créer une trame de départ, et la laisser se développer dans la ville grâce à la participation des habitants… Mettre en place un « dispositif » pour déclencher une vision différente, pour percevoir autrement la réalité, créer des petites fenêtres dans le quotidien, des ouvertures dans l’imaginaire… Semer des affiches, des mots comme des petits cailloux et puis laisser agir les rencontres, composer avec le hasard… La trame, j’ai repris, illustré et décliné une série d’expressions avec le verbe perdre sur de petites affichettes. Ces « avis de recherche » accompagnés comme « les vrais » d’un numéro de téléphone sont collés dans la ville…Marquer le territoire urbain, intervenir dans la ville, mais de manière ténue, presque imperceptible, tisser un réseau fragile d’images, qui à première vue, ressemblent à ce que l’on voit, mais légèrement décalées, pour apporter une touche de poésie, une réflexion, une question… inviter les passants à intervenir en téléphonant et laissant un message…
Comme Cléo perdue dans la ville, partir de la perte pour créer un chemin, partir de moi pour aller vers les autres, partir d’images pour trouver des mots, se perdre pour mieux aller à la rencontre de l’autre…
Les messages recueillis seraient ensuite enregistrés et diffusés grâce à une bande son, avec les affiches dans un lieu à définir… Le travail exposé serait le résultat, l’aboutissement du processus… »







Sarah MULOT
« Des cabanes, une caravane… Ma dernière rencontre physique avec une oeuvre d’Agnes Varda « les cabanes d’Agnès » lors de la biennale d’art contemporain de Lyon 2009, a été pour moi, au delà du plaisir et de l’émotion éprouvée, particulièrement riches d’enseignements et de réflexions. Notamment dans cette relation que construit Varda entre l’intimité d’un portrait, le regard du public et l’espace d’un lieu d’exposition. La possibilité offerte par le dispositif qu’elle propose met le spectateur dans une disponibilité de regard et d’écoute et lui permet de prendre le temps de s’immerger dans l’image et le son.
Cette posture fait pour moi directement écho aux préoccupations qui m’animent avec l’outil que j’utilise : une caravane transformée en chambre photographique sonorisée « Sténoact ».
Tout d’abord le choix de la caravane, cabane mobile, tantôt emblématique du tourisme de masse et tantôt symptomatique d’une fracture sociale, insiste sur le caractère éphémère ponctuel et itinérant de l’événement. Cet objet renvoie également à une tradition foraine, à une histoire de la photographie.
Ensuite la découverte d’un territoire au travers d’une relation intime tisse une géographie humaine, sensible et subjective qui associe une image et une prise de parole.
Ces captations sonores et visuelles, avec la participation d’habitants, se déroulent au cours de rencontres publiques et sont restituées dans l’espace public sous la forme d’une grande installation plastique interactive (images, entretiens sonores, composition sonores, composition musicale, cartes postales, archives).
Il s’agirait pour moi de constituer un corpus de mémoire humaine et contextuelle en interrogeant la diversité des acteurs, des bâtis, des projets de transformation, inscrits sur ce territoire spécifique de L’Isle d’Abeau. »